La Leyderry
Reprise par une coopérative : présentation du projet le 5 décembre de 19h à 20h à Pôle Sud (Lausanne)
Préparation du chalet pour l'hiver : journée conviviale le 8 décembre de 10h à 15h à la Leyderry (Les Echenards)
Contact : info@leyderry.ch
Bilan de La Leyderry entre 2022 et 2024
Tout commence par l'achat spontané d’un chalet et de 8 hectares de terrain trouvé sur un site de petites annonces. Puis une rencontre avec plusieurs dizaines de personnes au Parc de Milan en juillet 2022. Le collectif s’est alors constitué dès le départ avec des principes d’organisation collective (ou gouvernance partagée), soutenu par la facilitation d’une personne extérieure.
De nombreux processus ont ainsi amenés à des règles de fonctionnement ou à des intentions communes, comme le cadre intentionnel : Notre vision est celle d’une oasis de vie, belle, sauvage et nourricière dans un monde en souffrance ; un écolieu résilient stimulant l’émergence de modes de vie joyeux, alternatifs et communautaires, où l’amour du vivant sous-tend les décisions. Notre raison d’être est de créer un écolieu inspirant, engagé et ouvert : un espace d’expérimentation de modes de vie et d’habitats alternatifs associant la collaboration, le partage et la régénération. Par ailleurs, un pilote de projet a été élu en « élection sans candidat », autre que le propriétaire. Beaucoup d’énergie a été mise pour prendre soin du facteur humain. Le collectif semble avoir grandi ensemble depuis le début. Des conflits entre humains ont eu lieu et des processus de médiation instaurés.
Durant l’été 2022 et à partir de là, plusieurs dizaines de personnes sont venues aider au nettoyage, tri, débarras du chalet, ainsi que pour les travaux de paysagisme extérieur. Des travaux d’aménagements intérieurs ont été réalisés pour rendre le chalet plus habitable. De nombreux outils ont été amenés sur place, réparés et répertoriés dans une liste. Des tilleuls ont été plantés sur la butte forestière et des enclos en branches construits, pour éviter l’abroutissement des chevreuils, cerfs, chamois présents sur le terrain, découverts par les nombreuses traces laissées ici et là. Des toilettes sèches ont été installées et un compostage d’humanure commencé. Un potager en forme de cœur a été aménagé et de nombreuses pommes de terres et autres légumes cultivés. Des aromatiques ont été plantées devant le chalet et des noix ramassées chaque automne. Un abri à hermine et un escalier en bois ont été construits. Avec l’arrêt des pâturages pour vaches, des nombreuses fauches à la main ont été effectuées. D’autres animaux de pâture, comme des moutons, ont été envisagés. D’énormes troncs d’arbres ont été débités à la scie à main et parfois à la tronçonneuse. Des ronces ont été arrachées, des orties, framboisiers et reines-des-prés fauchés. Un lourd poêle a été ramené en brouette et un robinet extérieur a été installé. Des dizaines de mètres de barbelés se trouvant sur le terrain ont été enroulés et rapatriés. Le réservoir d’eau de source a été entièrement nettoyé, ainsi que la fosse à purin. Un chemin jusqu’à la rivière a été dégagé et d’innombrables baignades nous ont rafraîchis et lavés. De nombreuses personnes travailleuses ont contribué à façonné le lieu pour qu’il devienne ce qu’il est aujourd’hui.
Des pestos d’orties et d’autres plats aux plantes sauvages ou aux morilles ont été cuisinés. Ces repas partagés ont amené beaucoup de convivialité à nos réunions. La municipalité d’Ormont-Dessous a été rencontrée et cette dernière s’est montrée très soutenante pour le projet. Une demande pour mettre en place un chemin d’accès a été déposée aux autorités communales et cantonales. Des liens ont été créés avec le hameau des Echenards et les chalets alentours.
De nombreux groupes sont venus, accueillis par le rôle Accueil : des collectifs pour le climat, des journalistes, des personnes intéressées à rejoindre le projet ou en créer un ailleurs, des artistes photographes, des bénévoles du site Workaway, des tribus autogérées vivant dehors le temps d’une semaine ou d’un weekend, des intervenantes de plantes sauvages. Il y a eu unanimité quant à la beauté du lieu.
Il y a eu des chantiers participatifs, des soirées contes, un weekend d’inauguration avec plus de 50 personnes dont un municipal de la commune, des jeux, des repas conviviaux, des nuits à la belle étoile, des feux de joie, des allumages de feu à l’archet, de l’artisanat sauvage, des réunions opérationnelles, des réunions stratégiques, de la régénération des écosystèmes et des humains, de nombreuses baignades dans la rivière, de la cueillette de plantes sauvages, divers ateliers ouverts à tout le monde.
Au total, plusieurs centaines de personnes sont passées par La Leyderry en l’espace de deux ans, soit autant de personnes qui ont ramené chez elles des histoires, des apprentissages, des souvenirs et des actions visant à rendre le monde un peu plus beau.
En résumé, beaucoup a été fait dans ce lieu et beaucoup restera invisible, tant il y a eu. Nous avons grandi, nous avons appris. Il est temps désormais de faire évoluer le lieu vers autre chose. La création d’une coopérative est actuellement en cours de réflexion, mais d’autres pistes peuvent être étudiées. N’hésite pas à nous contacter à info@leyderry.ch.
Micaël